mardi 30 mars 2010

Pourquoi le livre, c'est bien.

Internaute, ma crevette, je vais faire ma garce, je vais faire un micro poste.

Une vérité m'a frappé ce soir. ( Et non, ça ne m'a pas fait mal).
Alors que j'ouvrais une bd en rentrant, bien à la cool, chez moi, après une journée pleine de travail sur écran.

Je ne me suis pas dit "Quelle bonne histoire" ou "Quelle beau dessin" ou "quel incroyable sens de l'ellipse lié à une narration palpitante".


Non.


Rien de tout ça.

Je me suis dit "Quel bonheur que les BD ne soient pas rétro éclairées".

C'est aussi pour ça que je ne m'inquiète pas trop des livres numériques.

mardi 23 mars 2010

Principe

Internaute, tu m'as posé une question.
Comment ça tu t'en souviens pas? Mais si!

Tu m'as demandé comment tu pouvais appeler le Prince si jamais tu venais à le croiser dans la rue. Et je te dis que tu peux pas dire "Mon Prince" parce que le Prince est totalement et exclusivement à moi.

Et que si tu lui dit "Mon prince" je te pète les dents à la barre à mine.
Jalouse?
Oui.

Et donc, réfléchissant, j'ai éliminé "Monsieur Le Prince" parce que c'est un peu pompeux quand même. Je réserve le même sort à "Maitre Prince", faut pas déconner, il est déjà Prince, il peut pas en plus être un Maitre.

Je lui ai demandé , du coup au Prince, comment il voulait que tu l'appelles.

Il m'a dit "Son altesse sérénissime"
et j'ai dit non,
parce que le Prince n'est pas assez serein pour être sérénissime.

Il m'a dit "Sa sainteté"
Et j'ai dit non,
Parce que Pape, c'est beaucoup de travail si en plus on est Prince ( et puis, ça a une vie sub-couettale bien calme, un pape, et cela me déplait)

Il m'a dit "Eminence"
"Excellence"
"Imperator"
"Her Doktor".
Et j'ai dit non.
Parce que je suis une chieuse.

Alors il m'a dit "baaaaaah. Internaute n'a qu'à m'appeler Prince Gouter".

Et tu sais quoi internaute?
et ben j'ai apprécié.

vendredi 19 mars 2010

Anonymat

Internaute, mon hermine en sucre, savais tu que le Prince pouvait devenir vert?

Et bien, oui c'est vrai, le Prince est capable de prendre une jolie couleur vert-jambon.

Je re situe l'action:
Je viens de produire la précédente note pleine de hargne et de rage écumante, je le reconnais. Et le Prince me relit, car, dans sa bonté princière, il veut me protéger des fautes d'orthographe. ( Je ne nie pas que quelques fautes s'échappent de sa relecture farouche, mais il en reste moins que lorsque je me relis seule).

Et là, le Prince devient donc vert printemps. Une belle couleur de saison s'il en est. Je me demande alors si , des fois j'aurais pas écrit le verbe "être" "aitre" ou "recrue des sens" pour "recrudescence"; je suis parfois inattentive.

Et d'une petite voix il me fait:
- "Tu n'as pas peur que des clients tombent sur ton blog?
-Non. Le blog est anonyme.
- Oui, mais, tu crois pas que...enfin, tu vois?"

Et là j'ai sentie qu'il ne dormirait pas tant que je ne l'aurais pas apaisé sur le faible risque d'identification. Y a pas de nom, pas de villes, même mon adresse mail est masquée. Je me protège, je fais gaffe tu penses bien.

-Oui, mais les gens à qui tu as donné l'adresse?
-Maman? Tu sais, j'ai du lui épeler 3 fois blogspot, et, à la fin, elle écrivait blosport, et puis je lui ai dit de faire attention. Naaaaaan, ça craint pas.

C'est vrai que je n'ai pas de "droit de réserve" à appliquer, mais je suis sure que tout un tas de clients me trouveraient vachement moins sympathiques s'ils savaient qu'au fond de mon petit coeur de gentille fille apaisante dans la librairie, se cache une Méchante libraire, qui retient des soupirs quand on lui dit "Baaaa, c'est de la cochonnerie, mais au moins, il lit, c'est déjà ça".

Et je ne vous parle pas des bibliothécaires mi femmes mi godzillas qui cesseraient purement et simplement de passer commandes chez moi si jamais elles venaient à apprendre que je les daube comme une truie. (Même si au final, elle sont 3 sur 50, oui je sais j'ai vachement de bol).

Mais, pouvoir justement régler mes comptes sur le papier ( bon, ok, ne pointille pas internaute, sur le web) ça me permet aussi de purger la soupape et d'apprécier d'autant plus les moments de purs bonheurs librairesque qui sont quand même pléthores, faut pas charrier.

C'est un métier fatiguant, ingrat, exigeant, le reste du monde est persuadé que vous êtes un glandeur fini, mais c'est aussi un grand bonheur. Sinon, faut pas déconner, on le ferait pas ( c'est mal payé).

Et ma librairie, je l'aime.
D'Amour.
C'est mon bébé à moi.
La voir grandir et s'épanouir, ça m'enchante et me comble d'aise.

Et donc, si je venais à être identifiée formellement...
Si mes petites exactions webesques venaient à me nuire....

Un prof m'a dit un jour qu'internet n'oublie jamais rien.

Voilà c'est malin! maintenant c'est moi qui dors plus!

mercredi 17 mars 2010

La mode des femmes

Internaute, figure toi que le monde de la BD suit des modes.

Pendant un temps il ya donc eu une petite mode du mort vivant, suivi de près et de façon générale pour l'année 2009 par une vague de couverture noire et de vampires. Pour les vampires, internaute, j'entends que tu te marres, que c'est l'effet Twilight et que Edward Cullen avait encore frappé, oui mais non, parce que les vampires ils ont frappés de tous cotés. Et surtout du coté du japon entre Vampire Host, Vampire Night, Trinity Blood, Vampire Kiss, Blood Kiss et tout récemment midnight secretary. Et quand on lit D. de mon bien aimé Ayrolles ( oui, Ayrolles, scénariste de De cape et de crocs, de Garulfo et de 7 missionnaires reste mon bien aimé même si je ne le connais pas et bien qu'il fasse durer les aventures de Don Lope et Maupertuis au delà du raisonnable.) On pense plus à Bram Stocker qu' à Stephenie Meyers.

Jusque Mélusine! Mélusine qui titre un album "sang pour sang!"

Bref, le vampire, tendance lourde de l'année 2009 , mais vu que c'était partout et pas que dans la BD, tu as du t'en apercevoir. Et ne me dis pas que tu n'as pas entendu parler de True Blood. (Mais si c'est une série, un peu fantastique, un peu fesse, un peu culcul la praline avec la fille qui jouait Malicia dans Xmen en biatch innocente mais sexy. T'en fais pas, ça va bientôt être diffusé en VF - mes oreilles saignent quand j'y pense- sur M6).

J'omets volontairement la hideuse horreur fraichement débarquée des cartons sous la forme d'un manga Twilight. Dessiné pas des coréens qui espèrent qu'avec ce premier boulot on leur fera enfin confiance pour leur propre série. Moche, sans âmes et moche. Et sans âme. et Beurk. et que après 200 pages de BD affreuse, et ben t'es à peine au milieu de l'histoire ( parce que oui, j'ai lue Twilight, et j'étais même pas obligée).

Donc, en fille brillante que je suis, je me suis dit en me parlant au dedans de moi même:
"après les morts vivants et les vampires, le cycle devrait se terminer avec les loups garous alors c'est parti, vous pouvez envoyer les poilus, je suis prête, je les attends"

Et à part le carnet de Darwin. Avec miss suffragette-je-mérite-des-baffes...

Mais un autre type de monstre envahissait mes étagères.

Et j'aurais eu du mal à faire le liens si je ne m'étais pas posé la question des modes précédentes.



Les Femmes.


Ca a commencé de façon diffuse. Plus d'héroïnes déjà. La fâcheuse tendance au suffragettisme déjà observée, mais ça aurait très bien pu n'être rien du tout. Et puis les collection pour filles. orientées spécialement vers un public féminin. Traitant de robes , de danseuses, de princesses.
Le superbe "drôle de femme" uniquement consacré aux femmes d'humour, le premier Kramix avec pour thème "les femmes" ( le second thème était "la Mafia", je me suis longuement demandée si je devais y voir un rapport), la suite de "Lulu femme nue" ( oui ok, c'est une suite, ça veut dire que le premier est sortie l'année dernière, et NON ce n'est pas une BD de cul!) la suite de "Clues" ( ou est ce "Mara Clues"? ou alors c'est l'auteur Mara? comment comprendre quand tout est écrit aussi gros?) avec une héroïne un peu suffragette un peu chiante mais attachante (c'est pas si compliqué!). Ou "1 chance sur un million", autobio après accouchement et début de vie difficile pour une petite fille et sa maman.Bon, ok, ya le papa aussi, mais bon celle qui dessine, hein, c'est elle.

Bref.
Des gonzesses.
Des nanas.
Des meufs.

Beaucoup.
Partout.
Dans des bonnes BD.
Dans des mauvaises BD.

Et là! Bam! Point commun avec l'invasion de vampire de l'année dernière.
Elles avaient investie la boutique.
J'étais contente jusqu'à ce que je réalise que c'était une mode. Et donc, que ça allait passer. Les auteurs filles qui auront percée, ben tant mieux, et puis ce sera tout.
Je sais, c'est bien triste.
Ca fout même un peu les boules.

C'est comme la journée de la femme où pendant une journée les médias se penchent sur les combats qui doivent encore être menés. ( Pourquoi par exemple, en tant que fille , alors que le Prince n'a qu'à serrer la main des inconnus, moi je dois les laisser me baver sur la joue? Je réclame le droit de serrer la main de gens pour leur dire bonjour!).

Bref. bientôt, les extraterrestre ou les loups garous ( je n'en démords pas) viendront prendre la place des femmes sur mes étagères.

Une raison de se réjouir néanmoins.


Les suffragettes retomberont dans l'oubli.

L'effet que tu me fais

Internaute,
ma brioche au praline,
je t'ouvre aujourd'hui mon cœur,
pour changer.

Il faut que je te dise ce que je ressens quand, plein d'innocence certains clients font certaines remarques.

lu récemment, entendu a peu près une fois par semaine.
Presque toujours pas des femmes.
Souvent par des mamans de lecteurs de mangas. Mais pas toujours.

"La BD, ça vaut pas un bon roman, c'est trop vite lu, trop léger. J'ai lu un Astérix ( Tamara/ Joe Bar Team/le guide du couple en BD/ une BD humour plus ou moins bonne) et c'était sympa, mais fini en 10 minutes. Alors qu'un roman on peut imaginer, on s'intéresse au personnages, non vraiment, le roman, c'est mieux".

Sais tu ce qui se passe dans ma tête à ce moment là?

Et bien c'est un peu comme si la personne avait des ongles trèèèèès longs et les faisaient criiiiiiisser lentement sur un tableau noir. Amplifié par porte voix directement posé contre mon oreille.
Et ça criiiiiiiiiiisssse.
Et . Ca. Criiiiiiiiiiiiiiiiiiisssssssse.

Sais tu que ce genre de sensation me fait bugguer?
Je bloc en générale en mode rictus.
Et que le " Mais tu vas la taire ta gueule! T'as lu 2 BD est tu t'improvises conférencier! Tu sais dire Ok et Good bye , ça veut pas dire que tu parles anglais couramment!" qui me brule les lèvres , je le contiens de justesse, mais ça alimente mon ulcère.

Mais bon, après je plonge mon regard farouche et ténébreux de fille cruelle dans celui de celle qui a proféré ces insanités et je n'y lis, 99% du temps, qu'une ineffable candeur.
Alors, vu que j'ai un petit coté divin, je me dit "pardonne lui, elle ne sait pas ce qu'elle dit". Et je lâche l'affaire.



Il y a un autre type qui m'énerve.
Celui qui dit qu'il n'y connait rien "sauf".
C'est le sauf, bien sur qui est important.
Parce qu'à ce moment là, mon bonhomme commence un inventaire à la Prévert, riche de références en béton.
Exemple:

"Je n'y connais rien du tout en BD. Bon sauf Corto maltese ,j'aime beaucoup Pratt, et puis aussi Bilal, mais c'est un peu obligatoire, et puis Tardi bien sur, je trouve aussi que Stassen sait vraiment créer une ambiance. En américain, j'aime bien Crumb aussi, mais plus dans sa période psychédélique, et puis Charles Burns et Daniel Clowes. j'ai adoré le Shawn Tan, vous savez, celui qui a été primé à Angoulême il y a 3 ans".

Et là tu crois que c'est fini.

Tu as tort.

Le salaud prépare son coup de grâce:

"Oh! Il a de la nouveauté Urasawa!"

Je te le dis, internaute, personne ne tient ce genre de discours sans avoir une grosse envie de tailler le bout de gras sur le monde merveilleux de la bd.
Et surtout pas à moi, qui ai une furieuse tendance à tenir la jambe et à la tenir bien serrée dans ces cas là.
Je me demande souvent à quoi sert toute cette fausse modestie? A étaler sa grande culture peut être?

Après internaute, tu peux dire ce que tu veux à ton libraire BD.
Il est entrainé à supporter les énormités et les concours de cultures, tu penses bien.

Pour conclure, je citerai un brave, un ninja surentrainé, combattant pour la reconnaissance de la BD, qui se prenant une de ces innombrables vacheries, a su réagir avec un esprit d'à propos que je lui envie, mais revivons cette situation, à classer dans les annales.

Une maman bien intentionnée:
"- Quand même, vous reconnaitrez, c'est pas de la littérature"
et mon ami, qui l'ai je déjà dit? est un brave, de répondre:
"- Ah, tout à fait madame, ce n'est pas de la littérature, c'est un art à part entière"

Gloire!

jeudi 11 mars 2010

le chat de Laurel

Je lis le blog de Laurel.
Et toi internaute? Je te mets le liens dans ma blogliste, comme ça, si tu veux tu pourras y aller.
J'aime bien le blog de Laurel, je n'y vais pas trop souvent, comme ça je peux lire 4 ou 5 postes d'un coup. ça me repose de mon open space et du collègue qui parle de foot au téléphone pendant une demi heure et qui après traite les autres de feignasses.

Mais il y a quelque temps, en janvier je crois, le chat de Laurel a été malade. Il a avalé du fil dentaire ou je sais pas quoi. Et donc elle a fait une note là dessus.
Soit.
Mais putain! quel besoin de mettre les photos de la gueule du vrai chat avec du sang et tout? sans prévenir avant un truc du genre "âme sensible gnagnagna?"
là internaute, tu vas me dire que je suis bien gentille, mais que j'avais qu'à poster un commentaire, c'est à ça que ça sert.
Et peut être même que Laurel aurait ajouter une ligne "attention photo de la gueule de mon chat avec du fil dentaire autour de la langue et du sang partout, ça peut surprendre".

Et après j'aurais dormi sur mes 2 oreilles avec le sentiment du devoir accompli.
Ouais.
Dans un monde parfait. Ouais.
Sauf que.
Je suis une pétocharde impressionnable et que les photos de la gueule du bestiau m'ont fait une si forte impression qu'il est hors de question que j'aille rechercher le post en question.

Après je suis une andouille aussi.
Quand Diglee ( j'aime bien Diglee) fait une note sur sa visite du musée de tératologie et écrit "attention, les photos qui suivent sont susceptibles de choquer les âmes sensibles" et ben j'y vais voir quand même.
Et.
Beeeeuuuuu.
J'aurais pas due.
Mais je ne plains pas, j'étais prévenue.

Merde aux suffragettes

Internaute, ma merveille est ce que tu as remarqué?
Non forcément, tu n'as pas du remarquer, parce que tu n'es pas comme moi, tu ne lis pas des BD H24.
Ce qui me le prouve?
Ben déjà pour commencer tu lis mon blog.
Tu vois que tu lis pas que des BD.

Moi j'ai remarqué l'avènement des suffragettes dans la BD.

Est ce que j'ai quelque chose contre les mouvements des droits des femmes qui se sont cassées le cul tout au long du siècle écoulé voir même de l'actuel pour nous donner, à nous autre femmes (feminis feminae: qui a un vagin et pas d'âme) le droit de vote, d'avoir un compte en banque ou de donner notre sang si on en a envie?

La réponse est non. Évidemment.

Je te parle de ces hordes de pétasses vaniteuses et désagréables qui font de mauvais sidekick à des héros mâles plus ou moins charismatiques.

Mais que s'est il passé?

Avant ( Epoque Hergé/Franquin/ Jacobs) les femmes dans l'histoire y étaient parce qu'elles avaient un rôle à jouer, un statut, leur place était là. Elles étaient cantatrices, secrétaires, ou basiquement logeuses, mais ça se tenait. Je reconnais, elles n'étaient pas nombreuses et des fois leur statut était celui de chérie du héros. C'était pas toujours très facile de s'identifier quand on était une fille mais ça correspondait à une époque.
( c'est dans les années 70 qu'on a eu l'autorisation de mener la vie sexuelle qu'on voulait, je rappel, c'est pas vieux).

Après, petite révolution de la BD, des genres nouveaux, et j'ai la fleme de te faire un gros historique détaillé avec les humano et la science fiction suivi par l'avènement du manga en 96, pour ensuite évoquer Persepolis et le roman graphique.
Naaaaaan.

Je vais te parler de la féminisation des BD et de son coté obscure: les auteurs qui se croient obligé de mettre un personnage féminin brillant mais critique et/ ou cynique dans tout leur scénario.

Ainsi tous les nouveaux Black et Mortimer sont affligés d'une suffragette plus ou moins crispantes, et plus ou moins réalistes( c'est le syndrôme Tintin au congo). Des femmes fortes, intellectuelles, jamais sexy, toujours cultivées (port des lunettes obligatoires) et rébarbatives au possible. Ca ne me dérange pas qu'on crée des personnages moches et cultivés. Que les femmes ne soient pas que des objets sexuels. C'est très bien.
Mais pourquoi faut il que ce soit des connasses? ou pire des gourdes dépourvues de bon sens? Oui internaute, les scénaristes réussissent le tour de force de créer des personnages de femmes scientifiques de haut niveau complètement crétines.

Et même allons plus loin. On peut s'attacher à un personnage odieux. Mais là elles sont même pas attachantes ces putains de suffragettes!

La dernière en date, issue des "carnets de Darwin" m'a motivé a faire cette note. Donc bon, Darwin himself mène l'enquête parce que des loups garous foutent le dawa sur un gros chantier. Oui, je sais, quel pitch formidable.
Et donc, vu que le patron du chantier, et ben il a des trucs de patrons à gérer, il envoie sa fille pour accueillir Darwin.
Une espèce de peste hautaine et péteuse, mi méprisante, mi insultante, mais sur cultivée attention, et donc suffragette; et méprisant un peu les hommes, tout en étant sur-bonne mais pas trop( les tâche de rousseurs, comme repoussoir sexuel, on a vu mieux).
Et qui fait des petites remarques acides ici et là? Qui prend des airs supérieurs devant des cadavres en décomposition? Qui te donne envie d'étrangler toute personne se revendiquant un tant soit peu du droit des femmes?

Parce que c'est ça le problème. Ces putes de suffragettes te donne l'impression que toutes les nanas qui luttent pour ne pas être juste des ventres sont des chiennes enragées avides de chaire humaine mâle.

Les chiennes avides de chaire mâle existent (pour mon malheur je les ai rencontrées), mais bon sang elles sont loin de former une majorité!

Tout ça pour dire aux auteurs que si le seul moyen logique de faire rentrer une femme dans ton scénar, c'est de créer une prostituée, une rombière, ou même je sais pas moi, une femme de ménage, et ben allez y!

Ce sera toujours mieux qu'une hystérique qui fait reculer la cause des femmes à chaque bulle!

mercredi 10 mars 2010

Téléphone

Internaute! ma fraise des bois!
Comment tu vas bien?

T'as déjà remarqué dans mon open space? La fille qui a troooop plein d'amis et donc de coups de fils, ou de textos?

Cette fille qui me fait baver d'envie en carillonnant au moins une fois l'heure. Ca doit surement être des amis qui l'invite à des fêtes. Son chéri qui l'appelle pour lui dire qu'il l'aime et/ ou qu'elle est jolie. Ou internet pour lui dire que sa connexion est réparée. Bref, sa vie est mieux que la mienne, c'est sur, vu que son téléphone sonne tout le temps. Ou qu'il vibre. Ou qu'il émet un petit tintement trop classe.

Je me disais ça, y a pas si longtemps.

Et j'ai eu un joli paquet d'emm... de soucis qui me sont tombés dessus et mon téléphone a commencé à sonner.
Le comptable ( Pas bon)
L'assureur ( Pas bon)
Le banquier ( Vraiment pas bon)
Le mec chargé de réparer l'eau chaude ( mauvais!)
Le garagiste avec une "mauvaise nouvelle" de son cru ( aaaararrrglll)
Le Prince ( Ah?) pour me demander où est rangée Princesse Sarah( pffff).
Une copine pour me dire que la soirée de vendredi tombe à l'eau. (noooooooon)

En fait, la plupart du temps, ton téléphone sonne pour ce qui est pénible ou désagréable.
Mon banquier ne m'appelle pas pour me dire que mon solde est créditeur et que je suis une championne de l'épargne. Ce serait sympa, tu me diras, mais il a d'autres gens à appeler quand mon compte est pétant de santé.

Finalement, j'ai bien réfléchi.

Je préfère quand mon téléphone ne sonne pas.

Maladie grave

Bonjour internaute, mon soufflé aux myrtilles.
Je suis bien contente de te voir.

Je viens de me rendre compte que j'avais une graaaaaave maladie. Un truc qui te frappe peut être internaute, et tu ne le sais pas. Tu pense que c'est la nature. tu ignores tout de la pathologie qui te nuit.

Je suis donc victime du terrible syndrôme "j'ai pas de mérite".
C'est mortel.
C'est destructeur.
Je dois lutter tous les jours contre mon syndrôme.

Ca commence sourdement, et les signes avant coureurs sont difficiles à identifier.
Le premier signe:
Je ne me vante pas.
Je n'en fais pas des tonnes.
Quand j'ai fait un super méga conseil de libraire parfaitement adapté (oui, ça arrive), je ne viens pas taper sur le comptoir pour mettre un coup de coude au Prince et dire "Tu vois, t'as vu, comment je suis trop une bonne libraire hop hop hop, Méchante libraire est dans la place".

Bon, en fait, ça c'est un signe.

C'est que le début, quand la maladie incube encore.
Parce que bon, le conseil en librairie c'est quand même super souvent.
Par exemple, quand à mon autre boulot je me tape un récurage de la base de donnée de 30 000 contacts. Et ben c'est la même. Je ne trompète pas "houaaaaa, comment je suis trop une bête de qualification de base de donnée, comment j'ai plus d'oreilles à cause des 2000 coups de fils que j'ai passé, mais je suis fière, parce que là, j'ai abattu un boulot titan". je me tais, je fait comme si les X heures passées en travail pénible et ingrat avaient été une rigolade, et je ne vais fanfaronner auprès de personne.

Là, donc ça commence sérieusement à craindre.

Mais quand la maladie est présente, ça devient ça.

Boss me parle. Boss est gentil (oui pour ça, ça va) et il complimente quand c'est mérité. Il paye un peu en compliments et en félicitations, mais bon. Ca pourrait être pire. Il pourrait ne pas faire de compliment ET mal payer.

et donc Boss me dit:
"C'est une bonne idée que vous avez eu là. Ce que vous avez fait, il fallait le faire depuis longtemps "
comme la truffe contaminée que je suis je réponds:
"C'est Resp qu'il faut remercier, c'est son idée."
Oui, c'est ma responsable qui a eu l'idée de ce taff, mais pour ce qui est de la mise en œuvre, du temps passé, des parties chiaaaaaaantes, des relectures et tutti quanti, c'est moi qui me suis tout baffré du début à la fin.

Et quand je gagne enfin un remerciement amplement mérité...
"Oh, vous savez, untel m'a offert un twix pendant que je le faisais, tout le mérite lui revient"

Et c'est pareil pour tout. Tout le temps!

"- Jolie robe!
-La vendeuse m'a conseillée"
Oui, bon, la vendeuse elle est là pour vendre aussi. Et elle m'a trouvé ma taille, pas ma robe.

"- Délicieux, ton gâteau!
- Oh tu sais, c'est rien à faire"
Ouais, sauf que ce gâteau là, je l'ai longtemps bien foiré, et que avant de réussir à atteindre le fragile équilibre gustatif que tu as dans le bec, j'ai créée quelque armes bactériologiques.

"-Bonne idée! ça fait longtemps que j'ai envie d'essayer ce petit restau!
- C'est toi qui m'y a fait penser quand tu as dit "ou est ce qu'on pourrait aller ce soir?""
Oui, sauf que j'ai réfléchi à la question en fait.

Mais non, y a pas moyen. Je suis infoutue de tirer un tout petit peu la couverture à moi. Et encore, pas toute la couverture, juste le coin qui m'est due.

C'est grave docteur?
Je me dit que c'est une sorte de complexe du messie, que je suis sur cette terre pour faire le bien et le beau autour de moi mais pour n'en jamais tirer bénéfice.

Donc j'ai commencé un travail sur moi pour que quand on me dise par exemple:

"Vous avez fait du bon boulot au niveau du référencement de notre site internet"

Je ne réponde pas:

"Non, c'est rien, il faut remercier mon collègue ( le gros boulet) qui m'a passer ses notes (illisibles) sur la formation référencement qu'il a suivi (pourquoi lui et pas moi?)."

Mais je vais plutôt dire un truc genre:
"Oui, je suis plutôt satisfaite, ça avance bien et j'ai d'ailleurs de nouveaux projets, ça me fait penser, quand est ce que vous m'augmentez?"

Bon.
Ouais.
Quand je sortirai des trucs comme ça je serais guérie.
Et mon patron me rira au nez

mercredi 3 mars 2010

Mais, je, enfin...non!

Internaute, mon putois aux yeux d'émeraudes, des fois il y a des fous qui viennent à la boutique.

Attention, je suis assez restrictive en terme de fou.
Par exemple le mec qui me demande si je vends du scotch, des règles, des codes de la route, du papier vitraille, le guide du routard, le parfum de Patrick Suskind et bien je considère qu'il n'est pas fou, juste mal renseigné, ou mal lisant. Parce que librairie BD c'est écrit en gros.

Le type qui vient me voir en me demandant si je vends "Spirou, ou Tintin ou toutes ces conneries pour gamins parce que mon pote il adore ça, les trucs de gosses, vous en avez?" et qui le fait devant pleiiiiiin d'autres clients, qui ont les bras chargés d'album,s et qui pourraient être chatouilleux sur le truc de "la BD c'est que des conneries pour les mômes". Ce type là n'est pas fou. Un peu kamikaze peut être. Provocateur ce serait beaucoup dire, vu qu'après conversation c'était pas une flèche.
- et je tiens à signaler que j'ai mouchée son orgueil bien pensant d'individu adulte méprisant la BD ( après je ne crois pas qu'il lisait des romans ou des essais non plus... l'Equipe, au mieux et encore ils ont des articles compliqués). A la question si subtile "vous en avez ?" je me suis permis de répondre "à peu près 2000, le genre Spirou / Tintin c'est assez répandu".

La dame qui me demande la BD sur la guerre dont elle a entendu parler à la radio (Quelle guerre? Quelle radio?) et qui me brandit une histoire de dragon à couverture sombre en disant que ça doit être ça. Pour finalement me dire que je ne suis pas compétente parce que je ne sais pas de quelle BD elle parle. Et qui s'étonne qu'il en sorte autant...
Cette dame là n'est pas folle. Peut être un peu élitiste, ou étourdie, ou tête en l'air. Mais pas folle.

Le jeune homme qui cherche un manga avec des marines , mais au moyen age , mais qui affronte des aliens, avec un phénix...et après avoir discuté un peu avec lui, je me rends compte qu'en fait c'est le "type" d'histoire qu'il lui plairait , parce que le manga qu'il a décrit avec tant de précision, et ben il existe pas. Ce jeune homme prends ses désirs pour des réalités. Mais je ne pense pas qu'il soit fou.

A contrario le monsieur qui cherche un manga avec un héros brun qui fait du Kung Fu, sans plus de détails, sachant que je dois avoir 15 séries comme ça, il est confiant et légèrement imprécis. Mais non, la folie ne le guette pas.

Le djeunss qui rentre sans dire bonjour, avec son walkman à fond les grelots, qui ne prend même pas la peine de grogner quand je lui demande s'il a besoin de mon aide, qui tripote 3 bouquins et repars sans dire au revoir. Il n'est pas fou. Autiste par contre...

Par contre.
Celui qui arrive avec un écritoire, se présente comme un enquêteur du ministère de la santé qui effectue un sondage sur les rapport des femmes à leur pied.
Pour celui là... j'aurais peut être due me méfier.
Mais je suis une bonne âme, convaincue de la sincérité du reste du monde.

Attention, mise en situation.
"-question n°1, comment trouver vous vos pieds?
-Comment ça?
-Très beaux, beaux, normaux, vous n'aimez pas vos pieds.
- Heuuue, ça va, je suis satisfaite de mes pieds ( hou làlà, on en apprend des choses!) vous notez pas?
- C'est pas nécessaire, je peux les voir? ( le mec s'approche dangereusement)
- Voir quoi? Mes pieds? mais non!
- Mais c'est une étude très sérieuse madame ( il se met à genoux, oh mon dieu!)
- Oui ben vous verrez pas mes pieds. Partez s'il vous plait ( t'as vu internaute, cette audace? plutôt que "fous moi le camps, oust, dégage, mes pieds sont réservés à une élite ")
- Mais je ne comprends pas.
- heueue DEHORS!

Et le type est partie, avec son écritoire sans feuille de papier dessus, son profond désir de voir des pieds de femmes et son sublime stratagème du sondeur.

Le type était il dangereux? je n'ai aucune preuve de ça. Aucune preuve qu'il ne l'était pas non plus après...Il a pas essayé de me retirer mes chaussures de force. C'est déjà ça.

Une chose dont je suis sure, c'est que ce type était fou.

Non seulement parce que je confirme: vouloir voir les pieds des inconnues c'est extrêmement louche.
Mais aussi parce que si le Prince était revenu à ce moment là... la librairie aurait possiblement été le théâtre d'une scène de violence jamais vue jusqu'alors.

Parce que certes, le Prince est à moi et je ne le prête pas.

Mais Le Prince n'est pas non plus très partageur.

Même juste pour mes pieds