vendredi 19 mars 2010

Anonymat

Internaute, mon hermine en sucre, savais tu que le Prince pouvait devenir vert?

Et bien, oui c'est vrai, le Prince est capable de prendre une jolie couleur vert-jambon.

Je re situe l'action:
Je viens de produire la précédente note pleine de hargne et de rage écumante, je le reconnais. Et le Prince me relit, car, dans sa bonté princière, il veut me protéger des fautes d'orthographe. ( Je ne nie pas que quelques fautes s'échappent de sa relecture farouche, mais il en reste moins que lorsque je me relis seule).

Et là, le Prince devient donc vert printemps. Une belle couleur de saison s'il en est. Je me demande alors si , des fois j'aurais pas écrit le verbe "être" "aitre" ou "recrue des sens" pour "recrudescence"; je suis parfois inattentive.

Et d'une petite voix il me fait:
- "Tu n'as pas peur que des clients tombent sur ton blog?
-Non. Le blog est anonyme.
- Oui, mais, tu crois pas que...enfin, tu vois?"

Et là j'ai sentie qu'il ne dormirait pas tant que je ne l'aurais pas apaisé sur le faible risque d'identification. Y a pas de nom, pas de villes, même mon adresse mail est masquée. Je me protège, je fais gaffe tu penses bien.

-Oui, mais les gens à qui tu as donné l'adresse?
-Maman? Tu sais, j'ai du lui épeler 3 fois blogspot, et, à la fin, elle écrivait blosport, et puis je lui ai dit de faire attention. Naaaaaan, ça craint pas.

C'est vrai que je n'ai pas de "droit de réserve" à appliquer, mais je suis sure que tout un tas de clients me trouveraient vachement moins sympathiques s'ils savaient qu'au fond de mon petit coeur de gentille fille apaisante dans la librairie, se cache une Méchante libraire, qui retient des soupirs quand on lui dit "Baaaa, c'est de la cochonnerie, mais au moins, il lit, c'est déjà ça".

Et je ne vous parle pas des bibliothécaires mi femmes mi godzillas qui cesseraient purement et simplement de passer commandes chez moi si jamais elles venaient à apprendre que je les daube comme une truie. (Même si au final, elle sont 3 sur 50, oui je sais j'ai vachement de bol).

Mais, pouvoir justement régler mes comptes sur le papier ( bon, ok, ne pointille pas internaute, sur le web) ça me permet aussi de purger la soupape et d'apprécier d'autant plus les moments de purs bonheurs librairesque qui sont quand même pléthores, faut pas charrier.

C'est un métier fatiguant, ingrat, exigeant, le reste du monde est persuadé que vous êtes un glandeur fini, mais c'est aussi un grand bonheur. Sinon, faut pas déconner, on le ferait pas ( c'est mal payé).

Et ma librairie, je l'aime.
D'Amour.
C'est mon bébé à moi.
La voir grandir et s'épanouir, ça m'enchante et me comble d'aise.

Et donc, si je venais à être identifiée formellement...
Si mes petites exactions webesques venaient à me nuire....

Un prof m'a dit un jour qu'internet n'oublie jamais rien.

Voilà c'est malin! maintenant c'est moi qui dors plus!

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