Fumant!

Salut Internaute, mon barbecue 4 couleurs.

En ce moment, au travail, c'est un peu cool la vie.
On fête l'approche des vacances.
Les anniversaires,
Les bébés,
Les mariages,
L'été enfin.
Et donc du coup, à midi, c'est tournée de rosé. Ou de champagne pour les plus audacieux.

L'heure est à la générosité, et à chaque déjeuner je dois décliner poliment les verres de rosé, remplis ras la gueule, qui me sont tendus dans de joyeux mouvements d'invitations à désaltérer ma soif.
Je refuse, parce que boire au boulot, hum, bof.
Et puis parce que si je m'endors avec un panaché, imagine moi avec un verre de rosé dans le sang. Avec tout un après midi de travail rébarbatif devant moi.

Donc, je refuse.
Et passe accessoirement pour la grosse bêcheuse de service. Mais c'est pas grave j'ai l'habitude.

Sauf que des fois ( genre, pendant mes pauses) je vais sur le beulogue de l'impératrice galactique.
Et que grâce à la saisie automatique de internet explorer je n'ai pas besoin de taper plus que "beu" pour "beulogue" dans la barre de recherche google ( celle qui reste à l'écran, genre en haut à droite).
Récemment j'avais besoin des coordonnées d'une société dans le caoutchouc: "le joint français".

C'est dans un instant d'égarement que j'ai laissé un collègue chercher des trucs sur mon bureau.

Je n'ai rien à cacher.

Mais parfois un faisceau d'indices mène à des conclusions hâtives.

Et les conclusions hâtives, à des rumeurs infondées.

Et maintenant tout le monde rigole quand je refuse un verre de rosé.




Maintenant quand je refuse un verre de pinard, je passe pour une hypocrite en plus d'une bêcheuse.

Trois petits runs et puis s'en vont

Internaute, ma tartine de houmous fraiche, aujourd'hui c'est terme technique.

En effet, rythmant la vie du libraire, presque incessants, réguliers comme les impôts (et pas comme la mort et les impôts parce que internaute si la mort t'arrive régulièrement, tu as un gros problème)ce sont donc les "run"
oui sans "S" on ne met pas de pluriel aux mots traduits.
Ah bon? si? on dit des mangas par exemple?
En même temps avec la collection de faute d'orthographe que j'ai réussi à établir ( avec variantes grammaticales et syntaxiques) je vois vraiment pas pourquoi tu te vexes.

Bon alors je reprends:

Ce sont les "runs"

Presque chaque semaine les différents fournisseurs de livres envoient des colis de nouveautés, identifiés par des numéros parce que plutôt que "livraison nouveautés de la troisième semaine de janvier" on dit "run 2".
C'est vrai que ça va plus vite.

Et donc en général un run c'est 3 voir 4 cartons, plus si le fournisseur est important ou si le run est gros. Multiplié par 7 ou 8 fournisseurs. Ce qui nous donne, en temps normal, de 30 à 40 cartons toutes les semaines.
Sans compter le réapprovisionnement.

Certains gros runs atteignent 50 cartons.
Ces jour là, le Prince est tout vert quand il rentre à la maison. J'ignorais qu'on pouvait être vert de fatigue jusqu'aux runs de 50 cartons.

Et voici l'été et pendant 4 ou 5 semaines, plus de runs. Rien. le calme et le silence. des livraisons de réappro ridicules, genre 6 cartons. Le prince est tout guilleret. Du moins, il serait tout guilleret si la librairie ne se transformait pas immédiatement avec les vacances en garderie à Djeunss. Mais si , tout ceux qui ont refusé de partir en séjour linguistique. Tout ceux qui pour une raison inconnue sont lâchés dans la ville pendant les mois d'été. Tout ceux qui plutôt que de passer une aprèm cool, à la fraicheur de la clim de la bibliothèque municipale, au demeurant fort bien pourvue, préfèrent se tenir debout devant le rayon manga et commenter ce qu'ils ont lus et ce qu'ils aimeraient lire, ensuite ils commentent des heures leur dernier partie de Dofus, monologuent sur la pertinence des versions papier, et finalement disent au Prince que ça doit être trop cool de rien faire de toute la journée et de lire tous les mangas que tu as envie.
Le Prince ne les jettent pas dehors.
Il reste gentil et poli.
Et même du coup, des fois, les djeunss achètent des mangas sur les conseils avisés du Prince en disant "merci monsieur" en sortant.

A voir, on dirait du dressage de fauves. Du dressage de lions même. Rapport à la richesse capillaire des djeunss.

Et donc voilà, on est parti pour genre un gros mois de calme absolu en matière de nouveauté. Ca va pas nous changer des masses, ce début d'année en terme de nouveauté c'était mou du genou.

La grosse inquiétude c'est ce qu'on risque de se prendre dans la tronche entre septembre et décembre. Parce que si de janvier à juin c'est "la mort du libraire " ( c'est le nom officiel, désolée) et ben de septembre à décembre c'est "l'écrasement du libraire sous des tonnes de nouveauté" (l'absence de poétique et de musicalité t'auras permis de déterminer que ce n'est pas le terme officiel).

Le reste du temps s'appelle "l'été".

Donc, après un début d'année plutôt tranquille le slip, plutôt pénard/mou, on va se faire pulvériser la gueule sous un amas délirant de nouveautés d'intérêt divers et de niveau de qualité varié.

Le plus chiant c'est qu'un grand nombre de ces nouveautés sera plutôt pas mal, mais que nous n'auront jamais au grand jamais le temps de les lire! car nous devrons parcourir tous les passages obligés avant de pouvoir nous pencher sur les nouveauté audacieuses et différentes.

Donc, de petites merveilles vont être irrémédiablement noyées dans le flot de sortie. Et de libraires nous allons le Prince et moi, nous muer en manutentionnaires.

Je devrais savourer ce calme de l'été.
Mais je ne peux m'empêcher de penser que c'est simplement le reflux des eaux avant le Tsunami.