mercredi 10 mars 2010

Maladie grave

Bonjour internaute, mon soufflé aux myrtilles.
Je suis bien contente de te voir.

Je viens de me rendre compte que j'avais une graaaaaave maladie. Un truc qui te frappe peut être internaute, et tu ne le sais pas. Tu pense que c'est la nature. tu ignores tout de la pathologie qui te nuit.

Je suis donc victime du terrible syndrôme "j'ai pas de mérite".
C'est mortel.
C'est destructeur.
Je dois lutter tous les jours contre mon syndrôme.

Ca commence sourdement, et les signes avant coureurs sont difficiles à identifier.
Le premier signe:
Je ne me vante pas.
Je n'en fais pas des tonnes.
Quand j'ai fait un super méga conseil de libraire parfaitement adapté (oui, ça arrive), je ne viens pas taper sur le comptoir pour mettre un coup de coude au Prince et dire "Tu vois, t'as vu, comment je suis trop une bonne libraire hop hop hop, Méchante libraire est dans la place".

Bon, en fait, ça c'est un signe.

C'est que le début, quand la maladie incube encore.
Parce que bon, le conseil en librairie c'est quand même super souvent.
Par exemple, quand à mon autre boulot je me tape un récurage de la base de donnée de 30 000 contacts. Et ben c'est la même. Je ne trompète pas "houaaaaa, comment je suis trop une bête de qualification de base de donnée, comment j'ai plus d'oreilles à cause des 2000 coups de fils que j'ai passé, mais je suis fière, parce que là, j'ai abattu un boulot titan". je me tais, je fait comme si les X heures passées en travail pénible et ingrat avaient été une rigolade, et je ne vais fanfaronner auprès de personne.

Là, donc ça commence sérieusement à craindre.

Mais quand la maladie est présente, ça devient ça.

Boss me parle. Boss est gentil (oui pour ça, ça va) et il complimente quand c'est mérité. Il paye un peu en compliments et en félicitations, mais bon. Ca pourrait être pire. Il pourrait ne pas faire de compliment ET mal payer.

et donc Boss me dit:
"C'est une bonne idée que vous avez eu là. Ce que vous avez fait, il fallait le faire depuis longtemps "
comme la truffe contaminée que je suis je réponds:
"C'est Resp qu'il faut remercier, c'est son idée."
Oui, c'est ma responsable qui a eu l'idée de ce taff, mais pour ce qui est de la mise en œuvre, du temps passé, des parties chiaaaaaaantes, des relectures et tutti quanti, c'est moi qui me suis tout baffré du début à la fin.

Et quand je gagne enfin un remerciement amplement mérité...
"Oh, vous savez, untel m'a offert un twix pendant que je le faisais, tout le mérite lui revient"

Et c'est pareil pour tout. Tout le temps!

"- Jolie robe!
-La vendeuse m'a conseillée"
Oui, bon, la vendeuse elle est là pour vendre aussi. Et elle m'a trouvé ma taille, pas ma robe.

"- Délicieux, ton gâteau!
- Oh tu sais, c'est rien à faire"
Ouais, sauf que ce gâteau là, je l'ai longtemps bien foiré, et que avant de réussir à atteindre le fragile équilibre gustatif que tu as dans le bec, j'ai créée quelque armes bactériologiques.

"-Bonne idée! ça fait longtemps que j'ai envie d'essayer ce petit restau!
- C'est toi qui m'y a fait penser quand tu as dit "ou est ce qu'on pourrait aller ce soir?""
Oui, sauf que j'ai réfléchi à la question en fait.

Mais non, y a pas moyen. Je suis infoutue de tirer un tout petit peu la couverture à moi. Et encore, pas toute la couverture, juste le coin qui m'est due.

C'est grave docteur?
Je me dit que c'est une sorte de complexe du messie, que je suis sur cette terre pour faire le bien et le beau autour de moi mais pour n'en jamais tirer bénéfice.

Donc j'ai commencé un travail sur moi pour que quand on me dise par exemple:

"Vous avez fait du bon boulot au niveau du référencement de notre site internet"

Je ne réponde pas:

"Non, c'est rien, il faut remercier mon collègue ( le gros boulet) qui m'a passer ses notes (illisibles) sur la formation référencement qu'il a suivi (pourquoi lui et pas moi?)."

Mais je vais plutôt dire un truc genre:
"Oui, je suis plutôt satisfaite, ça avance bien et j'ai d'ailleurs de nouveaux projets, ça me fait penser, quand est ce que vous m'augmentez?"

Bon.
Ouais.
Quand je sortirai des trucs comme ça je serais guérie.
Et mon patron me rira au nez

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