vendredi 26 février 2010

Le zombi sous l'oreiller

Internaute, merveille des merveilles, il faut que je t'avoue un truc.

Une part obscure et bien cachée de moi même, je vais te révéler un élément de ma psychologie personnelle tellement intime qu'après tu sauras tout de moi.

Il s'agit d'une phobie. Une phobie assez handicapante dans mon travail.

J'ai peur des zombies.

Littéralement.

Les zombies me foutent la trouille, me pétrifient, font virer mon teint de rose au vert jambon, bref les zombies et moi c'est pas la folle passion.

Un jour le Prince a eu une idée trop drôle. Il s'est tapi dans le couloir de notre immeuble. L'ampoule avait grillé peu avant. Le couloir était donc obscur, la nuit étant tombée. En parfaite connaissance de la topographie, j'emprunte donc le couloir où m'attend le fourbe individus, sereine. Et là, plutôt que de me fait une bête "Bou"que j'aurais aujourd'hui oublié, il a trouvé trèèèès malin de tendre mollement les bras en avant suffisamment pour effleurer ma nuque du bout des ses doigts inertes, et de faire un long et lugubre "beeeeeeeeeeuuuuuuuuuuu".

Il a fallut une heure pour calmer mes sanglots nerveux, deux pour que j'arrête de l'insulter, et trois pour que l'acouphène provoqué par mon hurlement de pure terreur ne passe. La nuit suivante je me suis réveillée 2 fois après d'absurdes cauchemars, terrifiée à l'idée de me rendormir pour rêver à nouveau de morts vivants affamés de chair humaine.

Est il utile de préciser que si le malheureux évènement a eu lieu il y a 4 ans je n'ai pas encore pardonné au Prince?

Lui, je pense qu'il a compris.

Qu'est ce que ça révèle de ma personnalité? Que je crains d'être avalée par la foule et de devenir commune et identique dans l'errance décharnée? Que j'ai assistée enfant à une messe noire où quelqu'un aurait mangé salement de la viande crue et que je trainerai derrière moi ce traumatisme?

J'ai essayé de comprendre, la seule information que j'ai pu trouver dans une étude sur la violence dans les films américains et la réaction de rejet que l'on peut avoir devant une scène de zombies anthropophages, c'est que, en fait, ça me montre quelque chose que j'aurais envie de faire mais que mon code moral m'interdit.

Donc d'après mes lectures, je veux manger des gens en groupe, mais j'assume pas...Je n'aime pas la direction que ça prend, ça va vite tourner à l'obsession sexuelle cachée. Je préfère considérer que l'auteur du bouquin était fou à lier. Ca me rassure.

Comme je ne la comprenais pas, j'ai essayé de lutter contre ma phobie.

Le mal par le mal.

J'ai été voir au cinéma les films de zombies sorties ces 3 dernières années ( pas tous quand même, j'aime les nanards mais pas à ce point là). Quand je dis "au cinéma" je veux dire " en salle". C'est à dire là d'où on ne peut pas s'échapper.

J'ai essayé vainement de jouer aux jeux vidéos à base de zombies ( le Prince en a des kilos) mais vu que je me faisais bouffer mon perso après 7 à 8 minutes de jeu, ça n'a pas été très probant.

Je n'y ai pas participé mais j'ai découvert l'existence de flash mob zombie walk.

Traduction pour maman: les flash mob est une sorte de happening culturel fou et gratuit où des gens font un truc absurde ou juste beau comme ça, pour rien au milieux de la foule. Comme se figer pendant une minute, danser, se coucher par terre, il y a plein d'infos la dessus sur www.flashmob.info .
De façon général c'est assez inoffensif et sympa et fun.

Sauf que.

Il font des zombies Walk. Ils se retrouvent déguisés en zombie et ils descendent une rue voir deux, en faisant beueueueueue, en poussant des cris lugubres et en faisant sembler de dévorer des gens. ( Comment font ils? Je crois qu'ils chopent des gens volontaires et les tartinent de maquillage rouge)

Si ce truc arrive un jour dans ma ville, soit j'affronte ma trouille et j'intègre le groupe. Soit ( et c'est probablement ce qui se passera) je rentre chez moi, je ferme tous les volets, je m'enferme à double tour et je me cache sous ma couette, dans mon placard, avec ma peluche Tigrou et priant toutes les divinités que je connais de m'épargner pour cette fois.

Bon.
Heureusement, à l'heure actuelle, je ne crains rien.

De toute façon, je suis libraire BD et en fait mon calvaire est sans cesse renouvelé.
A cause de la variété de BONNE BD de zombies qui sortent.

Même en mettant de coté "ma vie de Zombie" ,"Avec les morts","les zombies qui ont mangé le monde","Rockabilly zombie",le très absurde "loving dead", le très mauvais "highschool of the dead" et les zombies guest de "The goon" il reste encore le monumental "Walking dead".

"Walking dead" est en noir et blanc. Il y en a 10 parus. L'histoire est la même que d'habitude, les zombies arrivent, mangent tout le monde et un petit groupe de survivants tente de s'en sortir. On s'aperçoit très vite que les pires ne sont pas les zombies mais les survivants et que si un jour l'invasion zombie a vraiment lieu, il ne faut surtout pas chercher d'autres gens.
Le vrai problème de "Walking dead": c'est super addictif.

Super crade, injuste et écœurant, mais super addictif. Chaque nouvel épisode est pire que le précédent. Et je vous le recommande si vous aimez les zombies.

Il y a peu le numéro 10 est sorti. Je me suis jetée dessus, folle que je suis. Je suis devenue verte à peu près au bout de 4 pages, mais je l'ai lu en entier (suspens insoutenable, comme d'habitude).

Puis le soir est venu. Et comme a mon habitude je me suis endormie comme une buche. (Je suis à moitié humaine à moitié marmotte, je m'endors toujours très bien, l'insomnie, chez moi, est rarissime).

A 1heure du matin mes yeux sont grands ouverts et je fixe le plafond. Je sais que si me rendors, je vais encore voir un de mes proches se faire mettre en pièce par un zombie et c'est beaucoup pour ma faible constitution nerveuse.

C'est l'heure que choisie le Prince pour se coucher ( le Prince travaille plus tard et plus prêt, il se couche donc plus tard).
"- Tu dors pas?
-Non.
-C'est Walking dead? ( il me connait bien quand même, mais bon après les scènes que je lui ai fait, c'est heureux qu'ils s'en souvienne)
-Ouais."
....

"-Tu l'as lu toi? (la perspective qu'il s'endorme et me laisse seul avec le plafond m'est insupportable)
-Ouais. il est bien. mais ça se répète un peu ( c'est vrai, mais c'est pas grave).
- Bah de toute façon, c'est bientôt fini. Avec le mec là, ils vont s'en sortir, on arrive à la fin de l'histoire.( je m'accroche à ce fantasme de fin heureuse comme une damnée)
- Ah, t'es pas au courant?
Mon sang se glace. je pressent la mauvaise nouvelle.
-Non?
- Le scénariste a dit qu'il en ferait tant qu'il aurait des idées, il a pas prévu de faire la fin tout de suite. Ca va durer encore un moment."

Sur ces bonnes paroles, Le Prince se tourne et commence à ronfler en moins de 18 secondes.

Je suis seule, avec le plafond au dessus du lit qui me regarde. Et les zombies dans ma tête qui attendent que je m'endorme pour venir bouffer ma peluche Tigrou.

Cette nuit là a été très longue.
Je me suis endormie entre 5h18 et 5h28. Il a suffit de ces 10 minutes pour que les zombies viennent dévorer tous mes collègues de travail et mon ordinateur.
J'ai eu beaucoup de peine pour mon ordinateur.

Le 11 sort en avril.
Et je vais le lire le jour même de la réception.
Et le soir même, si je ne fais pas une overdose de shojo bien sucrée, je retrouverai mon vieux pote le plafond.

Oh mon dieu!
je suis folle.

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