mercredi 13 janvier 2010

Le métier de libraire


Quand on devient libraire BD, on intègre des codes et des concepts qu'on ignorait jusque là.
Tout un tas de connaissance ultra pointues qui ne peuvent pas si facilement être ressorties dans un diner mondain, ou au contraire qui peuvent permettre de sa la péter graaaave en société.

Les trucs de la loose.

Quand quelqu'un parle des héros de la Marvel et parle ensuite de Batman, je lève un sourcil et je fait "Ah non, Batman, c'est pas Marvel, Batman, c'est DC."
(Et encore, mon interlocuteur a du bol si je ne lui fait pas un cours sur l'homme chauve souris depuis 1939 à nos jours, avec date de la première apparition d'Alfred et la névrose du super héros masqué. Je suis un tout petit peu maniaque!)

Je fais la différence entre Boys'love et Yaohi. ( Y en a avec de la fesse et pas l'autre).

Quand j'ai appris qu'il y avait une Bd "geeks and girly" il a fallut que je me la procure tout de suite, de même pour "Otaku girl"

Je hurle devant ma télé quand je vois une série ou film pourrave adapté (massacré) d'une BD dont je ne suis pas fan fan. ( Au hasard Largo Winch ou XIII).

Je sais dire cerisier, renard, lapin, neige, futur, fraise et tout un tas d'autre mots parfaitement inutile en japonais. Ca ne me servira jamais à rien. Si je vais au Japon un jour il vaut mieux que j'apprenne à demander "je ne parle pas le japonais" "Où sont les toilettes?" "à gauche"et "à droite" ( pour comprendre la réponse à la question sur les toilettes.)

Mais il ya aussi des trucs cools. Des trucs valorisants.

Utiliser un jargon de brute, savoir ce qu'est:
Un gegika,
Une uchronie ou un What If,
Une ambiance Steam Punk,
Un One Shot,
Une preuve par 3 (et pas l'opération mathématique)

Savoir ce qu'est un bento et en avoir eu envie bieeeeeen avant les fashionistas. Bon, après, pour que je puisse m'en procurer il a fallut attendre que ce soit mode et par conséquent parce que j'ai pas de potes qui font des voyages réguliers au japon (à mon grand regret).

Pouvoir affirmer droite dans mes bottes que "il n'y a pas tant d'histoires que ça" et que "Tout a déjà été écrit" , je sais , ça fait snob, mais au bout d'un moment, on finit par le penser vraiment. Et surtout par être crue, parce que si je peux affirmer ce genre de chose, c'est que le pense. Ce qui me mène à un autre truc cool.

Quand, le dimanche, je n'ai lu que 5 albums et 3 mangas, je me sens frustrée. J'ai pas lu assez. Mais ça n'arrive pas très souvent.

Ah oui et je sais qu'on peut dire un ou une manga. Au choix.

Bref, être libraire rend maniac, chipoteur, pinailleur, snob apporte des connaissances inutiles, remplis le cerveau d'histoires.

En un mot,

le métier de libraire rend fou.

Croyez moi

Un libraire sain d'esprit, ça n'existe pas.

Si le votre a l'air normal,

un seul conseil

Fuyez!

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